"Ce serait un immense déshonneur pour notre pays" : l’appel de 45 avocats contre les condamnations à mort de neuf Français en Irak

Après les condamnations à mort de neuf Français en Irak pour leur appartenance au groupe jihadiste Etat islamique, 45 avocats dénoncent, dans une tribune publiée sur franceinfo.fr, à l’initiative de William Bourdon et Vincent Brengarth, l’inaction de l’Etat en la matière. Ils assurent que laisser exécuter ces peines ou même autoriser leur prononcé est "contraire à notre ordre public et reviendrait à répondre à la barbarie par une peine que nous prohibons catégoriquement". Ils s’expriment ici librement.

De jeunes Français sont menacés d’être pendus. Ce risque n’est pas dérisoire et ce ne sont pas les mots récents de notre ministre des Affaires étrangères, monsieur Jean-Yves Le Drian, rappelant son souhait qu’ils ne soient pas condamnés à mort et exécutés, qui peuvent aujourd’hui rassurer qui que ce soit. Son argument d’autorité selon lequel ils auraient été jugés de façon équitable ne peut convaincre personne.

La France a été prise au piège d’un discours martelé depuis presque deux ans. Notre pays fera non seulement tout pour éviter que nos ressortissants reviennent en France mais fera tout pour qu’ils soient jugés sur place. Et ce quel que soit le caractère inéquitable des procédures dont ils feraient l’objet et quel que soit, on le sait maintenant, le risque d’exécution qu’ils pourraient encourir.

"La France n’a pas voulu rapatrier ses ressortissants et a préféré les exposer à la peine de mort et à des procès expéditifs dont nous savons qu’ils méconnaissent gravement les droits de la défense."