Irak : Paris montre une inquiétante tolérance face aux condamnations à mort de ses ressortissants

, par  Médiapart

Dans un rapport remis jeudi 24 octobre, que Mediapart dévoile, la rapporteuse spéciale de l’Organisation des nations unies (ONU) Agnès Callamard s’inquiète de la tolérance des États abolitionnistes, dont la France, « vis-à-vis de l’imposition de la peine de mort à leurs ressortissants à l’étranger, au mépris de leurs obligations légales et de leurs positions morales ».

Des États, à l’instar de la France qui se targue d’être le pays des droits de l’homme, s’enorgueillissent d’avoir aboli la peine de mort. Pourtant ces nations abolitionnistes semblent de plus en plus abandonner à leur sort leurs ressortissants condamnés à la peine capitale dans des pays étrangers – de la Malaisie aux États-Unis, en passant par l’Irak ou l’Arabie saoudite –, s’inquiète la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Agnès Callamard, dans un rapport qu’elle va remettre jeudi 24 octobre et que Mediapart a pu obtenir.

« Même des États qui sont fortement abolitionnistes se montrent tolérants vis-à-vis de l’imposition de la peine de mort à leurs ressortissants à l’étranger, au mépris de leurs obligations légales et de leurs positions morales, et donnent le sentiment de l’imposer par procuration, en sous-traitant son application pour des ressortissants qui seraient indignes d’une protection égale des droits de la personne. Cela revient à importer la brutalité de la peine de mort dans la société d’origine, à la normaliser et avec elle, tout ce qui s’y rattache, y compris sa dimension inégalitaire, arbitraire et cruelle », indique-t-elle dans ses conclusions.

(...)